Structurer sa collection Télécharger le pdf

Pour structurer sa collection et se positionner au mieux vis-à-vis de ses concurrents (en termes de style et de prix), l’idéal est de réaliser une sorte de “mapping“ du secteur sous forme de tableau dans lequel figurent l’ensemble des acteurs du marché concerné : du plus luxueux au moins cher et du plus classique au plus créatif. La cartographie que l’on obtient ainsi permet de voir exactement où se situent nos produits. Il est conseillé également d’identifier ses concurrents les plus proches et d’analyser leur offre et leur segmentation de marché pour s’en inspirer. S’ils proposent par exemple de nombreuses références de manteaux dans tel niveau de gamme, c’est qu’il y a une demande pour cela... Le créateur a tout intérêt à en tenir compte dans la structuration de sa collection.

Liste des sous-pages

  • Combien de pièces faut-il prévoir ?

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    A moins de 30 pièces, on peut difficilement parler de collection. 35/40 pièces constituent une  petite collection, à condition qu’elle raconte une histoire et affirme véritablement un style.

    Raisonnablement, les jeunes créateurs font rarement plus l’année de lancement de leur marque (sauf s’ils bénéficient des financements nécessaires). Ils passent ensuite progressivement à 50/60 pièces, avant de monter en puissance. Une marque installée peut aller jusqu’à 300 références.

    Quel que soit le nombre de pièces, le créateur doit s’assurer que sa collection est équilibrée, avec des éléments coordonnés et, d’une manière générale, un peu plus de hauts que de bas.

    Le conseil du Pass : Ne créez pas trop de modèles la première année, sauf à prendre le risque d’atomiser vos ventes. Si au lieu de capitaliser sur 30 références, vous en produisez 60, vous risquez de vendre 10 modèles par référence alors que si votre collection était divisée par deux, vous en vendriez 20. Ce phénomène, dit “loi du 80/20“, se vérifie particulièrement dans le secteur du prêt-à-porter où très souvent, 20% des collections se vendent bien contre 80% qui se vendent moins. Ces 80% ont néanmoins leur importance car ils valorisent les autres pièces de la collection : une jupe aura par exemple beaucoup de succès grâce au top avec lequel elle est présentée, même si le top, lui, se vend moins bien.

  • Le calendrier des collections

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    La finalisation d’une collection prend environ six mois et chaque étape est à prendre en compte rigoureusement. Le calendrier de collection doit être précis à la semaine près et doit intégrer tous les paramètres, y compris d’éventuels aléas dus par exemple aux vacances, notamment au mois d’août, pendant lequel les usines ferment ou tournent au ralenti.

     Insérer tableau calendrier de collection

     Exemple de “déroulé“ d’un calendrier de collection printemps/été

     Démarrage - Salon Première vision (fin février) : sélection des matières, rencontre avec les fournisseurs, benchmarking / analyse de la concurrence…

    • Création
    • Réalisation du patronage / validation des prototypes / essayages
    • Achat des matières premières et des fournitures pour les répétitions de collections (pour en savoir plus). Attention, les matières sont fournies au mieux en quatre à six semaines, sauf les matières en surstocks qui demandent des délais plus courts.
    • Présentation des prototypes aux clients par les commerciaux. Dans le même temps, on définit avec les façonniers les conditions dans laquelle la production va pouvoir s’effectuer
    • Calcul du prix de revient avec la nomenclature
    • Présentation de la collection (début septembre pour le prêt-à-porter femme, date à laquelle se tient le salon du Prêt-à-porter Paris)
    • Mise au point de la production : le prototype est retravaillé. Des essayages sont effectués afin de faire les mises au point sur le vêtement et de vérifier qu’il est conforme aux normes de qualité attendues.
    • En fonction de l’évaluation des ventes, lancement des achats
    • Lancement de la production – Fabrication des séries vendues
    • Livraison des boutiques (entre mi-janvier et mi-mars pour la collection printemps/été)
  • Le plan de collection

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    Le plan de collection est un document regroupant les croquis et les  informations techniques relatives aux modèles et qui servira de repère tout au long de la construction de la collection. Il sera notamment remis aux différents acteurs de la filière.

    Il permet de savoir où l’on en est, à tout moment.

    Il peut être bâti par matière ou par type d’articles selon l’usage que l’on veut en faire et doit prévoir une segmentation des références équilibrée entre la créativité et la réponse aux attentes du marché.

    Un plan de collection intègre également des éléments budgétaires et de rentabilité.

    Avant de l’élaborer, il faut avoir ciblé sa clientèle, savoir exactement combien d’articles on va réaliser (qui aient le maximum de chances d’être achetés).

    Il faut avoir analysé sa concurrence (prix/distribution/produits : Attention, s’il n’y a pas de concurrence, cela peut-être mauvais signe), ciblé ses moyens de distribution et identifié ses boutiques relais.

     Le conseil du Pass : Il est nécessaire, lorsque l’on crée sa collection, d’avoir une offre la plus claire possible. Le client doit voir  immédiatement ce qui lui est proposé. Il est donc essentiel de cadrer son produit, de réfléchir aux deux aspects du vêtement “fonction et style“ (fonction = ville/travail, week-end/décontracté, cocktail/petites soirées/divers ; style = classique, fantaisie, sophistiqué). Il faut ensuite rester sur son positionnement au fil des saisons et sur le même positionnement-prix.

  • Combien doit-on réaliser de collections ?

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    Dans une ligne de prêt-à-porter féminin ou masculin, l’usage est de présenter deux collections par an : une collection printemps-été et une automne-hiver. C’est ce que font la plupart des créateurs, avec des variantes selon les collections. L’expérience a en effet prouvé que l’on est toujours un peu meilleur dans l’une des deux saisons, soit pour les pièces telles que les manteaux, soit pour les tops et pièces légères d’été. Les jeunes créateurs ont tout intérêt à jouer de cet avantage saisonnier et à produire davantage de pièces dans la collection qui fonctionne le mieux.

  • Coordonner sa collection

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    La construction d’une collection est une tâche complexe, dans laquelle interviennent différents corps de métiers dont les missions parfois se chevauchent et qu’il convient de coordonner.

    Cette coordination commence par la définition d’un plan de collection couvrant la totalité de la période d’élaboration de la collection, depuis l’ouverture des salons de matières premières, sur lesquels les créateurs vont s’approvisionner, jusqu’à la livraison de leurs modèles dans les boutiques, et suivant un calendrier précis. (prévoir lien avec calendrier de collection)

    La coordination de la collection intègre toutes les tâches liées à la fabrication des modèles : réalisation/validation des prototypes, affectations aux façonniers, calcul du prix de revient et du prix de vente de chaque pièce, essayages techniques, ajustements, planification de la production, participation aux salons professionnels… 

  • Optimiser la construction de sa collection

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    Pour optimiser la construction de sa collection (ne pas dépenser d’argent inutilement et dégager la marge maximale), la règle n°1 est de cerner le plus justement possible sa cible et son marché.

    La règle n°2 est de veiller à ce que la collection soit cohérente : nombre de hauts / de bas / nombre total de modèles.

     Le conseil du Pass : N’hésitez pas à décliner un même patron de base en plusieurs modèles. Cela vous permettra de réaliser des économies d’échelle substantielles et facilitera le suivi de votre production.

  • Réaliser un historique de ses collections

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    Même si cette tâche n’a rien de facile la première année, sans recul, le jeune créateur doit prendre l’habitude, dès qu’il a terminé une saison, de réaliser un historique de sa collection en y consignant à la fois des données quantitatives (nombre de pièces vendues par article, coût de revient, prix de vente, marge réelle...) et des données telles que les tailles vendues, ce qui lui permettra de déterminer la “taille moyenne de vente“ de ses modèles. Cet historique se révèlera précieux lors de l’élaboration du plan de collection suivant.

  • Acheter ses matières premières

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    Pour réaliser une collection, il faut différentes matières : tissus, doublures, fournitures (boutons, fermetures éclair, galons, dentelles, accessoires divers et ornements).

    Mais ces matières doivent être adaptées à la collection du créateur. Elles doivent lui permettre  d’affirmer la qualité de ses produits et de se différencier des autres et ce dans la limite d’un budget souvent limité.

    D’où l’importance de s’approvisionner aux bons endroits, auprès des bons fournisseurs.

    Ou trouver ses matières premières ?

     Les tissus, doublures... se trouvent sur les salons professionnels dédiés aux matières premières et qui ont lieu deux fois par an, comme le salon Première Vision à Paris, qui se tient en septembre pour les collections hiver et en février pour les lignes printemps/été, ou encore Tissu Premier, à Lille…

    Les tissus présentés sur un salon sont utilisés pour les collections de l’année suivante : ceux qui ont été présentés sur le salon de septembre 2011 seront ainsi utilisés pour les collections hiver 2012/2013.

    Les fournitures : boutons, boucles, zips, clips, broderies, dentelles, étiquettes, stickers, épaulettes, entoilage ainsi que les produits packaging (boîtes, sacs, cintres, housses, sceaux, rubans… se trouvent elles aussi sur des salons professionnels spécialisés, tels que Première Vision toujours ou encore le salon Mod’amont Paris, organisé en février...

     Le conseil du Pass : Si vous ne disposez que d’un tout petit budget, essayez de trouver des pièces de fins de séries, parfois disponibles sur les salons de matières premières en petites quantités. Attention toutefois au réassort qui n’est pas assuré.

    • Quels sont les différents types de fournisseurs ?

    Certains fournisseurs qui ne font que du tissu, d’autres du tissu et des fournitures, d’autres encore proposent des produits finis.

    Parmi ceux qui ne font que du tissu, certains sont spécialisés dans le tissu brodé, d’autres dans les lainages ou les tweeds, d’autres encore dans les tissus pour chemises ou les lycras pour maillots de bain...

    Tous les niveaux de gammes sont représentés, jusqu’aux soieries les plus luxueuses.

    • Attention aux volumes

    Le principal problème auquel se heurtent les jeunes créateurs qui veulent s’approvisionner en tissus est celui des volumes. Les fournisseurs imposent souvent des quantités minimum (ex. 500m de tissu) à leurs clients, ce qui pénalise les jeunes créateurs. Il est toutefois possible de négocier avec les exposants, dont certains acceptent, à titre exceptionnel, de céder de petites quantités. Les petits métrages (30/50/100m) et petites quantités de fournitures (boutons, fermetures à glissières...) sont intéressants pour fabriquer les “répétitions de collections“ (“avant-collections“ destinées aux agents commerciaux et aux présentations sur les salons).

  • Conditions d’achat et de paiement des matières premières

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    Les commandes ne se passent généralement pas sur les salons. Les créateurs viennent voir ce qui se fait, présélectionnent certains produits et font leur choix calmement. La plupart des commandes de matières premières sont passées durant les semaines suivant le salon.

     Les conditions de paiement varient selon les exposants. Certains imposent des conditions très dures (livraison seulement après paiement), d’autres sont plus conciliants et accordent des délais de paiement. Tout dépend de la négociation.

     Le conseil du Pass : Attention, lorsque vous avez obtenu des délais de paiement de certains fournisseurs, à tenir vos  engagements vis-à-vis d’eux et à les payer dans les temps. N’oubliez pas que sur les salons, tous les exposants se connaissent et qu’un mauvais payeur est vite catalogué, lorsqu’il n’est pas “grillé“ !

  • Dessiner ses modèles

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    Le développement d’une collection commence par la réalisation des croquis des différents modèles : dessins techniques indiquant clairement tous les détails, avec une vue de face et une de dos, voir une autre de côté lorsqu’il y a des éléments à préciser.

    Une fois ce travail terminé, la présentation sera faite accompagnée, pour chacun des modèles, d’un échantillon textile ou de la référence du tissu choisi. Il est intéressant d’illustrer chaque groupe de dessins pour mieux véhiculer l’état d’esprit de la collection.

    •  La remise du croquis au modéliste

    Une fois les croquis réalisés, le créateur les remet à un modéliste qui va les mettre en forme et confectionner un prototype.

    Ce travail comprend plusieurs phases :

    Le patronage (réalisation du patron), qui va servir à fabriquer le modèle, soit selon la technique “à plat“, soit selon celle du moulage sur mannequin

    • La coupe
    • Le montage du prototype
    • L’apposition éventuelle d’ornements
    • Les essayages
    • La validation du prototype par le créateur

     Attention : Ce travail nécessite de fréquents allers-retours entre le modéliste et le créateur pour ajuster les souhaits du second aux contraintes techniques du premier.

    • Le prototype

     Le prototype est le vêtement de référence d’un modèle, qui permet de voir si le modèle a le rendu voulu, et à partir duquel vont être réalisées les répétitions de collection (avant-collections destinées aux commerciaux et aux présentations sur les salons).

    Il est mis au point par le  modéliste à partir du croquis du créateur.

    Une fois réalisé, le prototype est retravaillé jusqu’à ce qu’il corresponde au produit attendu.

     Attention : Une fois qu’il a été présenté aux acheteurs, il ne doit plus être modifié. Les articles qui ont été commandés devront lui être parfaitement fidèles, aussi bien dans le style que dans la forme et les matières.

     Le conseil du Pass : Pour éviter les déconvenues, n’hésitez pas à faire essayer votre prototype à vos proches pour voir comment le vêtement réagit une fois porté. Préparez même une fiche que vous ferez remplir aux personnes qui l’auront essayé. Vous saurez ainsi si le modèle doit être ajusté.

    • La nomenclature

    La nomenclature correspond à la liste des matières qui vont entrer dans la composition de chaque vêtement (par exemple : 1m30 de tissu, 1 fermeture à glissière, 3 boutons).

    Il est conseillé d’établir cette liste le plus précisément possible, sur un tableau récapitulant toutes les fournitures ainsi que les coloris et l’emploi du vêtement.

    Ce document doit servir de référence au façonnier pour qu’il puisse fabriquer le vêtement.

    • Les répétitions de collections

    Une fois le prototype validé, les répétitions de collections peuvent être lancées.  Les tissus et  fournitures doivent être envoyés au façonnier qui fabriquera le nombre d’articles nécessaires aux présentations (une collection par agent commercial et une autre destinée aux salons)

    Le conseil du Pass : Pensez à demander au façonnier chargé de réaliser vos répétitions de collections les informations techniques et le coût de revient de chaque modèle. Ces détails vous permettront d’affiner le calcul de votre prix de revient

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